Mise en œuvre à grande échelle de l’éducation préscolaire fondée sur la langue maternelle à Odisha

En mars 2016, la Fondation Bernard van Leer a signé un mémorandum d’entente avec le Ministère de la Femme et du Développement de l’Enfant du Gouvernement d’Odisha, un état de l’Inde comptabilisant près de 44 millions d’habitants, pour mettre en œuvre à grande échelle un apprentissage multilingue préscolaire fondé sur la langue maternelle. Cette entente marque la dernière étape de près de 10 ans d’engagement de la Fondation dans les centres multilingues de soins et de développement de la petite enfance en Odisha.

Pourquoi l'apprentissage doit débuter avec la langue parlée à la maison

Environ 8 millions de personnes à Odisha proviennent des « tribus répertoriées », groupes autochtones minoritaires, qui vivent pour la plupart dans des zones rurales et qui parlent l’une des nombreuses langues tribales. Beaucoup des parents tribaux n’ont pas reçu d’éducation formelle et ne parlent pas la langue officielle de l’état, l’Odia. Néanmoins, lorsque leurs enfants commencent l’école primaire, l’Odia est la langue d’instruction. Cela peut rendre le suivi de leur scolarité assez difficile, entraînant un taux élevé d’abandon scolaire.

Environ 1,4 million d’enfants des tribus d’Odisha ont l’âge d’être à l’école maternelle. Parmi eux, 77 % fréquentent les centres anganwadi, un service fourni par l’Etat indien pour accompagner les parents d’enfants en bas-âge en matière de santé, de nutrition et d’éducation préscolaire. Les partenaires de la Fondation ont démontré grâce aux projets pilotes que les centres anganwadi, en offrant des programmes d’apprentissage préscolaires dans la langue que l’enfant pratique à la maison, permettent une transition plus fluide vers l’Odia et la réussite scolaire.

Le Gouvernement d'Odisha accepte de mettre en œuvre une éducation préscolaire fondée sur la langue maternelle

En Juillet 2016, avec l’appui de la Fondation, le Ministère de la Femme et du Développement de l’Enfant du Gouvernement d’Odisha a mis en place une unité de gestion du programme composée de 15 personnes, dont les coordonnateurs de chacun des 12 districts dans lesquels le programme sera mis en œuvre. Au total, le programme couvrira 7 200 villages, implantera des centres anganwadi dans les zones tribales reculées, et renforcera les perspectives scolaires de près de 250 000 enfants.

En 2017, près de 7 000 travailleurs du secteur de l’éducation de la petite enfance ont participé à une formation d’une semaine qui leur permettra de soutenir les enfants et leurs pourvoyeurs de soin directement au sein des communautés tribales. La formation, dispensée par une unité de gestion de projet au Département pour la Femme et du Développement de l’Enfant (Department of Women and Child Development) à Bhubaneswar, la capitale de l’état, promouvait des activités comme la narration d’histoires, la chanson et autres formes de communication non-verbales pour favoriser le développement précoce du cerveau et préparer l’enfant à l’apprentissage formel.

Selon Vishal Kumar Dev, Commissaire-Secrétaire du Ministère de la Femme et du Développement de l’Enfant :

« Nous sommes convaincus que ce partenariat permettra aux enfants en bas-âge des tribus de vivre un développement plus complet. Cet accompagnement dans leur langue maternelle créera des opportunités de stimulation et de développement intellectuel grâce aux soins pour la petite enfance et une éducation adaptée. »